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La fièvre open source s'empare de l'industrie mobile

LiMo, Symbian, Android, Access, etc. Le marché des télécoms mobiles se convertit au modèle open source, jugé à la fois performant et peu coûteux.

La fièvre open source s'empare de l'industrie mobile
à Barcelone, Gilbert Kallenborn, 01net., le 19/02/2009

Pour la première fois, les organisateurs du Mobile World Congress (MWC) à Barcelone ont planifié une après-midi entière de conférences sur Linux et l'open source sous le titre Mobilizing open source (rendre l'open source mobile). Une telle présentation peut paraître étonnante dans l'industrie mobile, où les stratégies propriétaires ont toujours prévalues. Mais les choses changent: les technologies et les principes des logiciels libres ont désormais le vent en poupe.

Ainsi, la fondation LiMo, qui s'est donné pour but de fédérer et d'unifier les différents projets de plateformes mobiles Linux, a profité du salon pour annoncer le ralliement à leur cause de six nouveaux acteurs, amenant le nombre de ses membres à plus de cinquante. Parmi les nouveaux venus, il y a Telefonica, Opera Software et Swisscom.

LiMo, le « club » open source

Pour la fondation, l'année 2009 s'annonce chargée. Une deuxième version de la plateforme LiMo est prévue pour bientôt, ainsi que des kits de développement logiciel. Parallèlement, les constructeurs Samsung et LG ont annoncé qu'ils allaient, eux aussi, commercialiser des téléphones LiMo. A ce jour, trois constructeurs fournissent ce type de téléphones, à savoir NEC, Panasonic et Motorola.

Pour autant, LiMo n'est pas réellement un projet open source, au sens strict du terme. « Le code source n'est pas public, car seuls les membres de la fondation peuvent y accéder et y contribuer. Mais tout se fait de manière démocratique et transparente » , assure Matt Swan, responsable technologie chez LiMo Foundation.

Ce fonctionnement façon club privé va peut-être jouer en faveur d'un autre acteur: Google. Avec Android, le géant de l'Internet propose une plateforme réellement ouverte, qui fédère déjà presque 50 sociétés au sein du consortium Open Handset Alliance. Le premier téléphone Android - G1 - a été construit par HTC, pour le compte de T-Online . Vodafone a profité du MWC pour annoncer un second modèle du même constructeur, le Magic . Parallèlement, sur le stand du chinois Huawei, on pouvait voir un troisième téléphone Android, qui devrait être distribué au troisième trimestre 2009 par un opérateur pour l'instant inconnu.

Symbian sera transféré sous licence Eclipse

Cette dynamique open source fait également bouger de vieux routiers comme Nokia. A quelques mètres du stand LiMo, la toute nouvelle fondation Symbian, créée par le finlandais fin 2008, prône l'ouverture du code. « D'ici à fin 2010, nous allons progressivement transférer les 40 millions de lignes de codes Symbian sous licence Eclipse. Pourquoi? Car le principe de communauté open source nous permettra d'avoir un code plus performant » , explique Jon Christopher, responsable développement économique chez Symbian Foundation.

Cet argument communautaire est également repris par Access, qui a montré au MWC la version 3 d'Access Linux Platform: « L'open source nous permet de nous appuyer sur des technologie éprouvées et une large communauté de développeurs » , explique Yann Cheri, responsable marketing produit chez Access. Même son de cloche chez Funambol, éditeur d'une solution de synchronisation des données personnelles sur mobiles. « C'est grâce au modèle open source et à ses nombreux contributeurs que nous pouvons couvrir autant de terminaux et de plateformes différents. Car la vraie difficulté dans ce marché, c'est cette variété de modèles » , souligne Fabrizio Capobianco, PDG de Funambol.

Un autre argument, mais qui n'est dit qu'à demi-mot, est celui du portefeuille: l'open source c'est aussi une façon de faire du développement à moindre coût. Ce qui, en temps de crise, est particulièrement bienvenu.
PAUL-ANTOINE BISGAMBIGLIA | Mise à jour le 22/02/2009