Partage
Partager via Facebook
Partager via Messenger
Partager via Twitter
Partager via LinkedIn
Partager via What'sapp
Partager via courriel
PDF
Linux à l'Assemblée nationale : un premier bilan positif
Depuis juillet 2007, les parlementaires utilisent des PC équipés de logiciels libres dont Ubuntu et Firefox. Après quelques difficultés de démarrage, notamment au niveau de la synchronisation de l'agenda avec des smartphones, ils se disent globalement satisfaits. Christophe Guillemin, publié le 1 juillet 2008
Depuis un an, les députés et leurs assistants utilisent des postes de travail GNU/Linux. C'est à partir de juillet 2007 en effet que l'Assemblée nationale a équipé 1 154 postes informatiques de l'OS Ubuntu, accompagné du navigateur Firefox, de son outil de messagerie Thunderbird avec l'extension agenda Lightning. La suite bureautique OpenOffice 2.0 est également installée ainsi que le lecteur multimédia VLC Media Player et Acrobat Reader d'Adobe.
Un an après le bilan semble plutôt positif. C'est en tout cas ce qu'indiquent les retours d'expériences de plusieurs députés, dont se félicite l'association promouvoir et défendre le logiciel libre, April : « Un an après, cette migration semble faire l'unanimité. Les députés se disent satisfaits de leur nouvel équipement ; ils saluent le travail des services informatiques de l'Assemblée nationale et notent la facilité et la rapidité avec lesquelles les utilisateurs se sont adaptés. » L'organisme souligne, par ailleurs, que le député Rudy Salles (Nouveau Centre), président de la délégation chargée de l'informatique et des nouvelles technologies, a affirmé qu'une économie de 500 000 euros avait pu être réalisée grâce aux logiciels libres (voir entretiens ci-après).
« Les députés ont montré l'exemple en choisissant d'utiliser eux-mêmes des logiciels libres. Ce faisant, ils encouragent les acteurs français d'un secteur économique prometteur, promeuvent l'interopérabilité et ouvrent la voie à d'autres migrations - à commencer par les services administratifs de l'Assemblée nationale » estime Frédéric Couchet, délégué général de l'April.
Ce qu'en disent les députés
Christian Paul - Député de la Nièvre (groupe Socialiste, radical, citoyen et divers gauche)
« Je donne un 10/10 à cette opération. Pour l'usage très basique que j'en fais, ces postes Linux n'ont présenté aucune difficulté particulière de prise en main », indique-t-il à ZDNet.fr. « J'utilise mon poste à l'Assemblée pour taper des interventions et surtout la consultation d'e-mails et le surf sur internet. Il y a eu quelques difficultés au début avec le système de sécurité très élevé de l'Assemblée, mais c'est depuis réglé. »
Rudy Salles - Député des Alpes-Maritimes (groupe Nouveau Centre), également président de la délégation chargée de l'informatique et des nouvelles technologies à l'Assemblée nationale
« Je ne crois pas qu'il y avait un mécontentement vis-à-vis de Windows, mais il y avait la volonté peut-être de n'être pas sous la coupe d'un monopole (...) Et le logiciel libre c'est 500 000 euros d'économies. Même s'il y a eu quelques ratés au démarrage (...), on peut dire que le passage s'est fait de façon très correcte », indique-t-il à CIO Online. « Il n'y a eu quasiment personne qui est venu aux stages de formation, parce que finalement tout le monde s'en est sorti tout seul (...). Sous Windows, nous n'avions pas la fonctionnalité de l'agenda partagé. Avec Linux, avec le nouveau système nous l'avons. »
Regarder la vidéo de l'entretien sur CIO Online
etc.
------------
Éric Besson : « L'open source et le propriétaire doivent cohabiter plutôt que de s'affronter »
Christophe Guillemin, publié le 2 juillet 2008
Lors de leurs Assises, les éditeurs français ont expérimé leur irritation de voir les services publics adopter de plus en plus souvent les logiciels libres. Eric Besson a pour sa part considéré que ces deux mondes doivent coexister.
Le 30 juin, face à une assemblée d'éditeurs, en majorité propriétaires, le secrétaire d'État en charge de l'Économie numérique a joué la carte de la cohabitation des modèles open source et propriétaires. « Loin de s'affronter, ce sont deux mondes qui doivent coexister », a-t-il déclaré. Éric Besson s'exprimait, dans le cadre des Assises du logiciel, organisées par l'Association française des éditeurs de logiciels (Afdel).
Une déclaration faite par le ministre juste avant de quitter les lieux. Il s'en est suivi une levée de boucliers des éditeurs qui déploraient manifestement les multiples orientations de l'administration publique en faveur des solutions libres.
Rappelons notamment que les PC des députés tout comme ceux des gendarmes passent à Ubuntu, ou que le ministère de la Défense recommande Thunderbird et Postfix à ses fonctionnaires. Cela en attendant un futur référentiel général d'interopérabilité (RGI), qui édictera un ensemble de règles que devront respecter toutes les administrations publiques ; il devrait faire la part belle à l'open source.
« L'État ne doit pas préconiser un choix de technologies »
En réaction à cette tendance favorable au libre, Pierre-Marie Lehucher, DG du groupe Berger Levrault qui édite des solutions pour les collectivités publiques, a rappelé que « notre métier c'est de créer des solutions, pas de rechercher des subventions ou de se conformer à un modèle imposé par l'État ».
Dans la même veine, Patrick Bertrand, président de l'Afdel et DG de Cegid, premier éditeur français de progiciels de gestion a déclaré : « Ce n'est pas à l'État à définir et à préconiser un choix de technologies, l'État est là pour définir un décor dans lequel nous allons évoluer. »
« Si l'interopérabilité est une bonne chose, elle s'imposera d'elle-même comme une évidence » a renchéri Jean Ferré, P-DG de Sinequa, éditeur de solution de recherche et de navigation pour les entreprises.
Seul éditeur open source à prendre la parole : Bertrand Diard, président de Talend, éditeur de logiciel pour l'intégration de données. Il a indiqué que la proposition de réserver une part des marchés publics à l'open source « relève d'un faux débat ».
L'Afdel représente 150 éditeurs dont seule une minorité possède des activités open source, mais se dit prête à accueillir d'autres éditeurs open source.
Depuis un an, les députés et leurs assistants utilisent des postes de travail GNU/Linux. C'est à partir de juillet 2007 en effet que l'Assemblée nationale a équipé 1 154 postes informatiques de l'OS Ubuntu, accompagné du navigateur Firefox, de son outil de messagerie Thunderbird avec l'extension agenda Lightning. La suite bureautique OpenOffice 2.0 est également installée ainsi que le lecteur multimédia VLC Media Player et Acrobat Reader d'Adobe.
Un an après le bilan semble plutôt positif. C'est en tout cas ce qu'indiquent les retours d'expériences de plusieurs députés, dont se félicite l'association promouvoir et défendre le logiciel libre, April : « Un an après, cette migration semble faire l'unanimité. Les députés se disent satisfaits de leur nouvel équipement ; ils saluent le travail des services informatiques de l'Assemblée nationale et notent la facilité et la rapidité avec lesquelles les utilisateurs se sont adaptés. » L'organisme souligne, par ailleurs, que le député Rudy Salles (Nouveau Centre), président de la délégation chargée de l'informatique et des nouvelles technologies, a affirmé qu'une économie de 500 000 euros avait pu être réalisée grâce aux logiciels libres (voir entretiens ci-après).
« Les députés ont montré l'exemple en choisissant d'utiliser eux-mêmes des logiciels libres. Ce faisant, ils encouragent les acteurs français d'un secteur économique prometteur, promeuvent l'interopérabilité et ouvrent la voie à d'autres migrations - à commencer par les services administratifs de l'Assemblée nationale » estime Frédéric Couchet, délégué général de l'April.
Ce qu'en disent les députés
Christian Paul - Député de la Nièvre (groupe Socialiste, radical, citoyen et divers gauche)
« Je donne un 10/10 à cette opération. Pour l'usage très basique que j'en fais, ces postes Linux n'ont présenté aucune difficulté particulière de prise en main », indique-t-il à ZDNet.fr. « J'utilise mon poste à l'Assemblée pour taper des interventions et surtout la consultation d'e-mails et le surf sur internet. Il y a eu quelques difficultés au début avec le système de sécurité très élevé de l'Assemblée, mais c'est depuis réglé. »
Rudy Salles - Député des Alpes-Maritimes (groupe Nouveau Centre), également président de la délégation chargée de l'informatique et des nouvelles technologies à l'Assemblée nationale
« Je ne crois pas qu'il y avait un mécontentement vis-à-vis de Windows, mais il y avait la volonté peut-être de n'être pas sous la coupe d'un monopole (...) Et le logiciel libre c'est 500 000 euros d'économies. Même s'il y a eu quelques ratés au démarrage (...), on peut dire que le passage s'est fait de façon très correcte », indique-t-il à CIO Online. « Il n'y a eu quasiment personne qui est venu aux stages de formation, parce que finalement tout le monde s'en est sorti tout seul (...). Sous Windows, nous n'avions pas la fonctionnalité de l'agenda partagé. Avec Linux, avec le nouveau système nous l'avons. »
Regarder la vidéo de l'entretien sur CIO Online
etc.
------------
Éric Besson : « L'open source et le propriétaire doivent cohabiter plutôt que de s'affronter »
Christophe Guillemin, publié le 2 juillet 2008
Lors de leurs Assises, les éditeurs français ont expérimé leur irritation de voir les services publics adopter de plus en plus souvent les logiciels libres. Eric Besson a pour sa part considéré que ces deux mondes doivent coexister.
Le 30 juin, face à une assemblée d'éditeurs, en majorité propriétaires, le secrétaire d'État en charge de l'Économie numérique a joué la carte de la cohabitation des modèles open source et propriétaires. « Loin de s'affronter, ce sont deux mondes qui doivent coexister », a-t-il déclaré. Éric Besson s'exprimait, dans le cadre des Assises du logiciel, organisées par l'Association française des éditeurs de logiciels (Afdel).
Une déclaration faite par le ministre juste avant de quitter les lieux. Il s'en est suivi une levée de boucliers des éditeurs qui déploraient manifestement les multiples orientations de l'administration publique en faveur des solutions libres.
Rappelons notamment que les PC des députés tout comme ceux des gendarmes passent à Ubuntu, ou que le ministère de la Défense recommande Thunderbird et Postfix à ses fonctionnaires. Cela en attendant un futur référentiel général d'interopérabilité (RGI), qui édictera un ensemble de règles que devront respecter toutes les administrations publiques ; il devrait faire la part belle à l'open source.
« L'État ne doit pas préconiser un choix de technologies »
En réaction à cette tendance favorable au libre, Pierre-Marie Lehucher, DG du groupe Berger Levrault qui édite des solutions pour les collectivités publiques, a rappelé que « notre métier c'est de créer des solutions, pas de rechercher des subventions ou de se conformer à un modèle imposé par l'État ».
Dans la même veine, Patrick Bertrand, président de l'Afdel et DG de Cegid, premier éditeur français de progiciels de gestion a déclaré : « Ce n'est pas à l'État à définir et à préconiser un choix de technologies, l'État est là pour définir un décor dans lequel nous allons évoluer. »
« Si l'interopérabilité est une bonne chose, elle s'imposera d'elle-même comme une évidence » a renchéri Jean Ferré, P-DG de Sinequa, éditeur de solution de recherche et de navigation pour les entreprises.
Seul éditeur open source à prendre la parole : Bertrand Diard, président de Talend, éditeur de logiciel pour l'intégration de données. Il a indiqué que la proposition de réserver une part des marchés publics à l'open source « relève d'un faux débat ».
L'Afdel représente 150 éditeurs dont seule une minorité possède des activités open source, mais se dit prête à accueillir d'autres éditeurs open source.
PAUL-ANTOINE BISGAMBIGLIA | Mise à jour le 11/07/2008