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Pourquoi Ubuntu 8.04 m'a convaincu
Technologie - Très accessible, la distribution Linux de Canonical représentait la bonne opportunité pour tester un OS libre. Après quelques jours d'utilisation, sa suite complète de logiciels m’a convaincu de délaisser Windows. Seule faiblesse, l'installation déconcertante d'applications. Christophe Guillemin, publié le 29 avril 2008
Utilisateur de Windows au bureau et à mon domicile, l'idée de passer à un OS Linux m'a toujours séduit, même si je n'ai jamais été convaincu par les Red Hat Linux, Mandriva et autres distributions de Suse, difficiles d'accès. Et puis est arrivé Ubuntu, aujourd'hui la plus populaire des distributions Linux. À tel point qu'elle équipe les PC de nos députés et bientôt les 70 000 postes de la gendarmerie.
« C'est un système pensé pour être accessible aux débutants, la prise en main est très rapide », indiquait récemment à ZDNet.fr, le colonel Nicolas Géraud, à l'origine du déploiement de l'OS sur les postes des gendarmes. Il a retenu la version 8.04, dont la mouture finale a été publiée le 24 avril.
Le moment semble donc venu de passer le cap. Première crainte toutefois : comment abandonner Windows ? Le premier argument en faveur d'Ubuntu 8.04 est justement qu'il n'est pas nécessaire d'abandonner Windows.
Le système peut très facilement être installé à côté de l'OS de Microsoft, grâce à son module d'installation Wubi qui propose l'option « Installer dans Windows ». Il permet d'installer Ubuntu sur le même disque que le système de Microsoft, sans avoir à créer une partition.
De quoi rassurer le sceptique que je suis. J'ai depuis plusieurs années un système Windows XP stable, avec bon nombre de personnalisations et des jeux que je ne retrouverai par sur Ubuntu. Je n'ai donc aucune envie de l'effacer du disque dur.
Moins d'une heure d'installation
Je télécharge donc, depuis Windows, les 700 Mo de données correspondant à Ubuntu 8.04 ; je lance ensuite la procédure d'installation « Installer dans Windows ». Plutôt que de graver un CD, j'utilise le logiciel Alcohol 120% pour charger l'image ISO dans un lecteur CD virtuel.
Première bonne surprise : l'installation est totalement automatisée et s'effectue sans encombre. Il faut compter quinze minutes pour la copie des fichiers, puis encore environ une demi-heure après le redémarrage et l'installation proprement dite du système.
Une fois l'opération réalisée, je dispose comme prévu d'un « dual-boot », c'est-à-dire un menu au démarrage de l'ordinateur me demandant si je souhaite lancer Windows ou Ubuntu. Rien de plus simple.
Je lance donc Ubuntu. Première constatation : la plupart des vieux réflexes acquis avec Windows fonctionnent toujours. Fenêtres, menus, clics de souris... la navigation dans l'OS libre est très proche de celle du système de Microsoft.
Graphiquement, Ubuntu avec son environnement Gnome 2.22 n'a rien à envier à Windows XP, ni même à Vista. Avantage cependant pour l'interface d'Ubuntu, les deux bureaux sont disponibles en parallèle par défaut, avec la possibilité de passer de l'un à l'autre d'un seul clic. Une bonne idée pour classer, par exemple, toutes les icônes bureautiques sur un bureau, et les multimédias sur l'autre.
Une distribution complète
En naviguant d'un menu à un autre, je prends conscience de la différence entre un simple OS et une distribution Linux. Tout est fourni, et c'est là une autre bonne surprise d'Ubuntu 8.04. OpenOffice 2.4 intègre le traitement de texte, le tableur, un outil de présentation et bien d'autres composants. Le logiciel de gravure Brasero permet de réaliser des CD musicaux ou de data, mais aussi des DVD vidéo. La navigation sur le Net s'effectue sans surprise avec Firefox 3 bêta 5. La messagerie instantanée est Pidgin (compatible avec Windows Live, Yahoo, etc.) Ubuntu intègre même le client BitTorrent Transmission, qui se révèle plutôt efficace.
Après quelques jours d'utilisation, je finis par me passer de Windows. Du moins pour les usages bureautiques. Regarder les films avec le lecteur vidéo Totem se révèle très simple. Tous mes fichiers stockés sur les autres disques sont toujours accessibles depuis Ubuntu. Au final, Windows ne me sert plus qu'aux jeux.
L'installation de programme désoriente
J'ai néanmoins quelques critiques à formuler. Première déception, même si la faute n'est pas à chercher du côté d'Ubuntu, je n'ai pas pu télécharger de fichiers musicaux sur le site Fnacmusic. Le site reconnaît que je dispose d'un système Linux et ne me donne accès qu'au catalogue en MP3, et non aux fichiers compatibles Windows Media Audio. Or, le catalogue MP3 est bien moins large. De quoi pousser à utiliser BitTorrent Transmission.
Autre déception, ou plutôt déstabilisation : l'installation de nouveaux logiciels. Comme je l'ai lu par la suite sur les forums spécialisés, il faut oublier les principes d'installation de Windows. Avec Ubuntu, l'ajout de nouveaux programmes se fait de manière centralisée, via un module dédié ou via des lignes de code à taper dans la console. Un peu comme avec « l'installer » de l'iPhone pour ceux qui ont testé le système. Terminé le principe d'aller sur site, de télécharger les données puis de lancer une installation automatisée.
Plutôt que la ligne de commande, j'opte pour l'utilisation de l'outil Synaptic qui offre au moins une interface graphique pour l'installation de logiciels. Pour installer, par exemple, le lecteur multimédia VLC, il faut taper VLC dans le moteur de recherche de Synaptic, qui va lui-même télécharger les paquets correspondants. Ensuite, après deux ou trois validations, le programme est installé. Ce n'est pas très compliqué mais assez déstabilisant. Sans doute que je m'y habituerais et qu'un jour je passerai même à la ligne de commande. Mais pour l'heure, le principe de Windows me semble plus naturel.
Un bilan globalement positif
Au final, ces quelques jours avec Ubuntu laissent un sentiment plus que positif. Je n'envisage d'ailleurs pas de le désinstaller mais plutôt d'apprendre à mieux l'utiliser. À mon sens, ses points forts sont :
- une prise en main rapide et une bonne ergonomie basée sur une interface qui ne déconcertera pas les novices ;
- un lancement rapide et des performances plutôt bonnes (il s'agit d'un sentiment général et non d'un test) ;
- on peut se passer d'antivirus puisque Linux n'intéresse pas les auteurs de programmes malveillants (un antivirus est tout de même fourni avec Ubuntu) ;
- la distribution est complète ; il n'est quasiment pas nécessaire d'ajouter des logiciels (leur installation est à mon avis le seul point faible, en partie dû aux habitudes Windows).
J'oubliais : le système est totalement gratuit. Seul le support est payant et, franchement, les forums spécialisés regorgent d'aides en tout genre fournis par la communauté d'utilisateurs.
Ubuntu 8.04 se révèle donc une très bonne distribution pour découvrir Linux. Et tout est réversible : si l'OS libre ne satisfait pas son utilisateur, il lui suffit de se rendre dans le menu « Ajout/suppression de programme » de Windows et de désinstaller Ubuntu. Il ne laissera alors aucune trace sur le disque. De quoi convaincre les plus sceptiques.
Utilisateur de Windows au bureau et à mon domicile, l'idée de passer à un OS Linux m'a toujours séduit, même si je n'ai jamais été convaincu par les Red Hat Linux, Mandriva et autres distributions de Suse, difficiles d'accès. Et puis est arrivé Ubuntu, aujourd'hui la plus populaire des distributions Linux. À tel point qu'elle équipe les PC de nos députés et bientôt les 70 000 postes de la gendarmerie.
« C'est un système pensé pour être accessible aux débutants, la prise en main est très rapide », indiquait récemment à ZDNet.fr, le colonel Nicolas Géraud, à l'origine du déploiement de l'OS sur les postes des gendarmes. Il a retenu la version 8.04, dont la mouture finale a été publiée le 24 avril.
Le moment semble donc venu de passer le cap. Première crainte toutefois : comment abandonner Windows ? Le premier argument en faveur d'Ubuntu 8.04 est justement qu'il n'est pas nécessaire d'abandonner Windows.
Le système peut très facilement être installé à côté de l'OS de Microsoft, grâce à son module d'installation Wubi qui propose l'option « Installer dans Windows ». Il permet d'installer Ubuntu sur le même disque que le système de Microsoft, sans avoir à créer une partition.
De quoi rassurer le sceptique que je suis. J'ai depuis plusieurs années un système Windows XP stable, avec bon nombre de personnalisations et des jeux que je ne retrouverai par sur Ubuntu. Je n'ai donc aucune envie de l'effacer du disque dur.
Moins d'une heure d'installation
Je télécharge donc, depuis Windows, les 700 Mo de données correspondant à Ubuntu 8.04 ; je lance ensuite la procédure d'installation « Installer dans Windows ». Plutôt que de graver un CD, j'utilise le logiciel Alcohol 120% pour charger l'image ISO dans un lecteur CD virtuel.
Première bonne surprise : l'installation est totalement automatisée et s'effectue sans encombre. Il faut compter quinze minutes pour la copie des fichiers, puis encore environ une demi-heure après le redémarrage et l'installation proprement dite du système.
Une fois l'opération réalisée, je dispose comme prévu d'un « dual-boot », c'est-à-dire un menu au démarrage de l'ordinateur me demandant si je souhaite lancer Windows ou Ubuntu. Rien de plus simple.
Je lance donc Ubuntu. Première constatation : la plupart des vieux réflexes acquis avec Windows fonctionnent toujours. Fenêtres, menus, clics de souris... la navigation dans l'OS libre est très proche de celle du système de Microsoft.
Graphiquement, Ubuntu avec son environnement Gnome 2.22 n'a rien à envier à Windows XP, ni même à Vista. Avantage cependant pour l'interface d'Ubuntu, les deux bureaux sont disponibles en parallèle par défaut, avec la possibilité de passer de l'un à l'autre d'un seul clic. Une bonne idée pour classer, par exemple, toutes les icônes bureautiques sur un bureau, et les multimédias sur l'autre.
Une distribution complète
En naviguant d'un menu à un autre, je prends conscience de la différence entre un simple OS et une distribution Linux. Tout est fourni, et c'est là une autre bonne surprise d'Ubuntu 8.04. OpenOffice 2.4 intègre le traitement de texte, le tableur, un outil de présentation et bien d'autres composants. Le logiciel de gravure Brasero permet de réaliser des CD musicaux ou de data, mais aussi des DVD vidéo. La navigation sur le Net s'effectue sans surprise avec Firefox 3 bêta 5. La messagerie instantanée est Pidgin (compatible avec Windows Live, Yahoo, etc.) Ubuntu intègre même le client BitTorrent Transmission, qui se révèle plutôt efficace.
Après quelques jours d'utilisation, je finis par me passer de Windows. Du moins pour les usages bureautiques. Regarder les films avec le lecteur vidéo Totem se révèle très simple. Tous mes fichiers stockés sur les autres disques sont toujours accessibles depuis Ubuntu. Au final, Windows ne me sert plus qu'aux jeux.
L'installation de programme désoriente
J'ai néanmoins quelques critiques à formuler. Première déception, même si la faute n'est pas à chercher du côté d'Ubuntu, je n'ai pas pu télécharger de fichiers musicaux sur le site Fnacmusic. Le site reconnaît que je dispose d'un système Linux et ne me donne accès qu'au catalogue en MP3, et non aux fichiers compatibles Windows Media Audio. Or, le catalogue MP3 est bien moins large. De quoi pousser à utiliser BitTorrent Transmission.
Autre déception, ou plutôt déstabilisation : l'installation de nouveaux logiciels. Comme je l'ai lu par la suite sur les forums spécialisés, il faut oublier les principes d'installation de Windows. Avec Ubuntu, l'ajout de nouveaux programmes se fait de manière centralisée, via un module dédié ou via des lignes de code à taper dans la console. Un peu comme avec « l'installer » de l'iPhone pour ceux qui ont testé le système. Terminé le principe d'aller sur site, de télécharger les données puis de lancer une installation automatisée.
Plutôt que la ligne de commande, j'opte pour l'utilisation de l'outil Synaptic qui offre au moins une interface graphique pour l'installation de logiciels. Pour installer, par exemple, le lecteur multimédia VLC, il faut taper VLC dans le moteur de recherche de Synaptic, qui va lui-même télécharger les paquets correspondants. Ensuite, après deux ou trois validations, le programme est installé. Ce n'est pas très compliqué mais assez déstabilisant. Sans doute que je m'y habituerais et qu'un jour je passerai même à la ligne de commande. Mais pour l'heure, le principe de Windows me semble plus naturel.
Un bilan globalement positif
Au final, ces quelques jours avec Ubuntu laissent un sentiment plus que positif. Je n'envisage d'ailleurs pas de le désinstaller mais plutôt d'apprendre à mieux l'utiliser. À mon sens, ses points forts sont :
- une prise en main rapide et une bonne ergonomie basée sur une interface qui ne déconcertera pas les novices ;
- un lancement rapide et des performances plutôt bonnes (il s'agit d'un sentiment général et non d'un test) ;
- on peut se passer d'antivirus puisque Linux n'intéresse pas les auteurs de programmes malveillants (un antivirus est tout de même fourni avec Ubuntu) ;
- la distribution est complète ; il n'est quasiment pas nécessaire d'ajouter des logiciels (leur installation est à mon avis le seul point faible, en partie dû aux habitudes Windows).
J'oubliais : le système est totalement gratuit. Seul le support est payant et, franchement, les forums spécialisés regorgent d'aides en tout genre fournis par la communauté d'utilisateurs.
Ubuntu 8.04 se révèle donc une très bonne distribution pour découvrir Linux. Et tout est réversible : si l'OS libre ne satisfait pas son utilisateur, il lui suffit de se rendre dans le menu « Ajout/suppression de programme » de Windows et de désinstaller Ubuntu. Il ne laissera alors aucune trace sur le disque. De quoi convaincre les plus sceptiques.
PAUL-ANTOINE BISGAMBIGLIA | Mise à jour le 13/05/2008