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La virtualisation entre dans le noyau de Linux



La virtualisation entre dans le noyau de Linux
On attendait ça depuis deux ans. Désormais Linux intègre directement l'hyperviseur Xen dans son noyau pour la virtualisation, mais aussi Lguest et KVM.

Gilbert Kallenborn , 01net., le 10/10/2007 à 17h30

Alors que Windows Server ne devrait pas proposer de virtualisation avant mi-2008, le système Linux intègre désormais trois systèmes de virtualisation différents. En effet, la version 2.6.23 du noyau, qui vient tout juste de paraître, accueille deux nouveaux hyperviseurs, Xen et Lguest. Depuis la version 2.6.20, le noyau disposait déjà de l'hyperviseur KVM (Kernel Virtual Machine).

Une version allégée de Xen

L'ajout de Xen, qui est l'un des systèmes de virtualisation les plus utilisés, est attendu depuis plus de deux ans. L'intégration dans le noyau a été retardée car l'adaptation du code était plus compliquée que prévue. Ceci étant dit, seule une version allégée de Xen a réussi à rentrer dans la partie sacro-sainte de ce logiciel libre. Ainsi, les machines virtuelles ne pourront pas jouir d'un accès direct aux ressources matérielles. Pour bénéficier de l'ensemble des fonctionnalités de Xen, il faudra faire comme avant : utiliser des patchs et recompiler le noyau.

Le petit bonus, c'est l'hyperviseur Lguest. Il s'agit d'un système de virtualisation simplifié, qui permettra aux développeurs de réaliser des tests. Ce système n'a pas besoin de s'appuyer sur les fonctions de virtualisation des processeurs et peut donc s'appliquer à n'importe quelle plate-forme. Ce n'est pas le cas du troisième hyperviseur, KVM, qui utilise les techniques VT d'Intel ou V d'AMD. Ce système de virtualisation a également été renforcé dans cette version 2.6.23, avec la capacité de gérer plusieurs CPU par machine virtuelle.

Plus de stabilité

Toutes ces nouveautés ne vont pas bouleverser le travail des directions informatiques du jour au lendemain, car elles avaient déjà accès aux techniques de virtualisation au travers des distributions Debian ou Ubuntu par exemple. Néanmoins, l'intégration de la virtualisation dans le noyau apporte un certain nombre de bénéfices. En premier lieu, elle permettra d'accélérer l'adoption de cette technologie par les services informatiques, car elle sera disponible d'office. De meilleures performances techniques sont également à attendre. « Intégrée dans le noyau, la virtualisation sera plus stable que les systèmes de virtualisation purement logiciels, notamment dans des situations de surcharge de serveurs », estime Bernard Choppy, consultant indépendant.

Côté station de travail, la virtualisation intégrée dans le noyau apportera également des avantages intéressants, dans les domaines de l'administration ou de la sécurité. Des machines virtuelles pourront, par exemple, prendre en charge le filtrage des flux de données, protégeant ainsi un système d'exploitation virtualisé au sein du poste.

PAUL-ANTOINE BISGAMBIGLIA | Mise à jour le 22/10/2007