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Douze règles d?or pour parler en public
Etre à l’aise à l’oral est rarement inné. C’est le fruit d’une préparation rigoureuse, de beaucoup d’entraînement et d’un engagement réel de sa personne… Sans oublier qu'il faut observer quelques règles de base pour retenir l’attention de son auditoire. Les voici. Marie-Pierre Noguès-Ledru Février 2009
Françoise Berthon est expert-comptable, directrice du cabinet Berthon. Dotée d’un bon relationnel avec ses clients, capable de capter leur attention, d’argumenter et de négocier, la voici pourtant moins à l’aise quand, en 2004, elle devient présidente pour l’Ile de France de son syndicat professionnel, Experts-comptables de France. « Ma fonction m’a conduite à prendre régulièrement la parole devant plusieurs centaines de collègues. Au début, je n’arrivais pas à prononcer deux phrases sans bredouiller. Je m’excusais presque de parler en public ! Un jour, j’en ai eu assez et j’ai décidé d’apprendre », raconte celle qui, après plusieurs séances avec un coach, prend aujourd’hui plaisir à convaincre son auditoire et faire passer ses messages. « J’ai appris à aller à l’essentiel, à respirer, à ne pas rester statique. M’entraîner avec un professionnel m’a fait prendre confiance, même si l’appréhension est toujours là, admet-elle. Ce serait inconscient de ne pas avoir le trac ! Mais parler en public, c’est aussi un acte de volonté. Je me dis : ‘Françoise, tu dois le faire’, et cela me donne la force de me lancer. »
Françoise Berthon l’a bien compris : parler en public demande un engagement à la fois physique et psychologique « C’est cet engagement qui permet de capter l’écoute, de convaincre… et cela procure un réel plaisir », assure Jean-Jacques Lapierre, coach, directeur de la société A portée de voix. Même si l’engagement ne suffit pas : être à l’aise en public est tout autant le fruit d’un travail, d’un apprentissage et de beaucoup d’entraînement ! « Ceux qui paraissent le plus naturel sont ceux qui ont le plus travaillé », assure Jean-Louis Chenin, spécialiste en communication orale et directeur de Medialectic. Comment faire ? Voici quelques pistes pour vous entraîner.
1. Accordez autant d’importance à la forme qu’au fond
« Beaucoup considèrent encore que c’est le fond qui est important et la forme, accessoire, remarque Jean-Louis Chenin. Pas du tout ! C’est de l’alliance harmonieuse des deux que dépendra la réussite d’une intervention. » Un discours brillant sur le papier peut très mal passer à l’oral. « Les faits ne parlent pas d’eux-mêmes à l’oral !, insiste le coach. Il est indispensable de mettre ses idées en scène pour qu’elles aient le maximum d’impact sur l’auditoire. » Tout cela nécessite bien sûr un gros travail en amont. Travail sur le fond du discours, puis répétition de son intervention pour maîtriser la forme et verrouillage de l’environnement matériel : ce sont les trois clés d’une intervention réussie.
2. Posez-vous les bonnes questions
Que vous vous exprimiez devant un congrès de 400 personnes ou le jury d’un appel d’offres, commencez par vous poser les bonnes questions. Premièrement : « À qui je m’adresse ? ». Quel est l’état d’esprit du public, quelles sont ses attentes, ses motivations, ses craintes, son niveau d’information ? Deuxièmement : « Quel est l’objectif de mon intervention ? » (ex. : motiver des commerciaux ; vendre mon projet à la DG…). C’est important que ce soit clair pour vous. Troisièmement : « Quelle est ma stratégie pour atteindre mon objectif ? » Sur quels leviers vais-je agir ? (ex. : goût du défi des commerciaux, désir de croissance interne du DG…). C’est capital pour trouver les arguments qui vont percuter. Les réponses à ses questions vont vous permettre de construire votre discours. Qui doit respecter deux impératifs : concision et pédagogie.
3. Soyez concis...
« Pour parler trois quart d’heure, il faut un talent fou et un contenu passionnant ! Un discours de 20 minutes percutant et structuré, c’est déjà du beau travail », juge Thierry Destrez, coach en communication orale et directeur de la société Avant-Scène. La concision, c’est l’assurance de ne pas ennuyer votre auditoire. D’autant que tous les spécialistes de la communication l’affirment : le public ne retient jamais plus de deux ou trois messages dans un exposé. Soyez donc bien clair sur vos idées forces et concentrez vous là-dessus. « Avant, je construisais mes discours comme une dissertation scolaire, en présentant longuement mon sujet, se souvient Françoise Berthon. Désormais, je vais droit au but pour capter l’attention de l’auditoire. » La concision vaut aussi pour vos supports. « Divisez le nombre de vos slides par cinq, ose Jean-Louis Chenin. Les transparents doivent servir de support à une démonstration, pas l’inverse. »
4. ...Et pédagogue
Autre condition de réussite : se mettre à la portée de son public. Cela suppose d’abord d’illustrer ses idées. « Pas d’idée sans exemple et pas d’exemple sans idée, rappelle Jean-Louis Chenin. Parce que c’est à partir de l’image qu’on accède au concept. » « Trop d’orateurs restent centrés sur eux, déplore Thierry Destrez. Il faut au contraire se mettre à la portée du public avec un vocabulaire adapté (pas de jargon si le public ne connaît pas le sujet) et des exemples qui lui ‘parlent’. » Socrate disait déjà : « Quand je parle à un forgeron, je lui raconte des histoires de forgeron. »
5. Ne rédigez pas votre intervention
« On ‘’passe’’ mal quand on lit un texte, le visage plongé ses feuilles sans regarder le public, prévient Thierry Destrez. Préférez une petite fiche synthétique, fil conducteur de l’exposé, qui vous servira de filet de sécurité en cas de trou. »
6. Regardez votre public
Vous maîtrisez le fond ? Il s’agit maintenant de le faire passer à votre public. Pour cela, gardez en tête qu’un auditoire est par nature passif. C’est à vous de créer la relation avec lui, « de le faire passer sur On » comme le résume le consultant et conférencier Francis Kaufmann. Et cela dépend en grande partie de votre engagement physique. « Pour impliquer votre public, il faut faire naître chez lui le sentiment que vous vous adressez vraiment à lui. Le corps est l’outil qui fait passer cette énergie », analyse Jean-Jacques Lapierre. Position du corps et dans l’espace, expression du visage : tout compte.
Mais ce qui est essentiel, c’est le regard. « On tient une salle avec les yeux !, estime Francis Kaufmann. Je pense en permanence à porter un regard circulaire sur l’ensemble de l’assistance. J’essaie de ne pas oublier de bien regarder aussi les personnes tout à gauche, une partie où le regard ne va pas naturellement. » Le contact visuel avec la salle permet aussi de rectifier le tir si nécessaire. « Quand je vois que ça ne ‘passe’ pas, je change ma façon de faire, poursuit le conférencier : phrases plus courtes, plus de silences. Et je n’hésite pas à sortir de mon exposé pour interpeller les participants et regagner leur attention. »
7. Modulez votre voix
Capital pour gagner l’auditoire : la voix. « On ne parle jamais assez fort !, remarque Jean-Jacques Lapierre. Car votre perception du volume de votre voix est toujours exagérée par rapport à ce que reçoit le public. » (En clair, vous avez l’impression d’hurler alors qu’on vous entend juste bien.) « Parler plus fort oblige enfin à mettre plus d’expressivité – vecteur de conviction – dans la voix !, poursuit le coach. Impossible de tenir un discours monocorde quand on parle fort. » D’autant qu’il n’est pas nécessaire de crier pour se faire entendre. « Il suffit de bien se placer – épaules relâchées, buste droit, cage thoracique ouverte – et de respirer en gonflant son ventre, décrit Mme Brouillard de Vreese, avocate. La voix porte alors sans effort physique, on se sent plus à l’aise et on capte mieux l’attention de son interlocuteur ! »
Le volume n’est pas tout dans la voix. « Articulation (à soigner), débit (on parle toujours trop vite), modulation (quels mots vais-je mettre en valeur et où vais-je ménager des silences ?) : tout cela contribue à retenir l’attention du public », énumère Jean-Jacques Lapierre.
8. Osez les silences
« Un silence attire l’attention du public, explique Francis Kaufmann. Il lui permet d’intégrer ce que l’on vient de dire et donne du relief aux mots qui vont suivre. » « S’imposer des silences est une excellente façon de chasser nos tics verbaux (heu… c’est-à-dire… donc….), destinés justement à meubler des silences synonymes d’échec dans notre passé d’écolier », pointe Thierry Destrez.
9. Mettez-vous en avant
La position dans l’espace compte aussi. Ne vous cachez pas près du pilier ou derrière le rétroprojecteur. Mettez vous au centre de la scène, car c’est vous la vedette ! C’est justement ce qui vous effraie ? Au contraire : plus vous vous mettrez en avant, plus vous capterez l’attention du public… et plus vous vous sentirez à l’aise. « J’aime parler debout et m’avancer vers l’auditoire témoigne Françoise Berthon. Je me sens plus proche des gens. Le public apprécie justement qu’on aille à sa rencontre. »
S’investir dans son discours est la condition sine qua non de réussite. Philippe Jullien en a fait l’expérience. Habitué aux prises de parole en public, ce responsable des achats sentait qu’il ne captait pas bien l’attention de ses interlocuteurs, sans comprendre pourquoi. Un travail avec un coach lui a permis de prendre conscience qu’il devait s’engager davantage lors de ses interventions. « Par le regard, par la force de la voix… Il s’agit d’être présent auprès du public si l’on veut être écouté. Désormais, j’essaie de donner le meilleur de moi-même. On ne peut pas y aller à moitié. On donne de l’énergie… Mais je constate que c’est en se donnant ainsi qu’on gagne confiance en soi. » Et qu’on trouve du plaisir à l’exercice.
10. Cachez vos slides
Pour demeurer au centre de l’attention, n’oubliez pas de masquer vos slides quand vous parlez. Un réflexe adopté par Francis Kaufmann : « On ne tient pas la concurrence face à l’image », admet-il.
11. Souriez
Dernier élément : souriez ! « Sourire m’aide, poursuit Françoise Berthon. C’est une façon pour moi de montrer que je suis contente d’être là et de m’exprimer devant le public. Cela me met dans un état d’esprit positif qui m’aide à endosser mon rôle d’orateur. »
12. Vérifiez votre matériel une dernière fois
Cela semble une évidence mais mieux vaut le rappeler quand même : verrouillez les moindres détails avant votre prestation ! Assurez vous que tout fonctionne (PC, micro, vidéoprojecteur, rétroprojecteur), que le paper board est vierge et que les feutres ne sont pas secs, qu’il y a suffisamment de chaises, qu’il ne fait ni trop chaud ni trop froid… Si c’est possible, répétez votre discours dans la salle. Repérer les lieux et vous imaginer parlant dans cet environnement est aussi une façon de vous préparer mentalement à ce qui vous attend. Vous avez tout à y gagner.
Françoise Berthon est expert-comptable, directrice du cabinet Berthon. Dotée d’un bon relationnel avec ses clients, capable de capter leur attention, d’argumenter et de négocier, la voici pourtant moins à l’aise quand, en 2004, elle devient présidente pour l’Ile de France de son syndicat professionnel, Experts-comptables de France. « Ma fonction m’a conduite à prendre régulièrement la parole devant plusieurs centaines de collègues. Au début, je n’arrivais pas à prononcer deux phrases sans bredouiller. Je m’excusais presque de parler en public ! Un jour, j’en ai eu assez et j’ai décidé d’apprendre », raconte celle qui, après plusieurs séances avec un coach, prend aujourd’hui plaisir à convaincre son auditoire et faire passer ses messages. « J’ai appris à aller à l’essentiel, à respirer, à ne pas rester statique. M’entraîner avec un professionnel m’a fait prendre confiance, même si l’appréhension est toujours là, admet-elle. Ce serait inconscient de ne pas avoir le trac ! Mais parler en public, c’est aussi un acte de volonté. Je me dis : ‘Françoise, tu dois le faire’, et cela me donne la force de me lancer. »
Françoise Berthon l’a bien compris : parler en public demande un engagement à la fois physique et psychologique « C’est cet engagement qui permet de capter l’écoute, de convaincre… et cela procure un réel plaisir », assure Jean-Jacques Lapierre, coach, directeur de la société A portée de voix. Même si l’engagement ne suffit pas : être à l’aise en public est tout autant le fruit d’un travail, d’un apprentissage et de beaucoup d’entraînement ! « Ceux qui paraissent le plus naturel sont ceux qui ont le plus travaillé », assure Jean-Louis Chenin, spécialiste en communication orale et directeur de Medialectic. Comment faire ? Voici quelques pistes pour vous entraîner.
1. Accordez autant d’importance à la forme qu’au fond
« Beaucoup considèrent encore que c’est le fond qui est important et la forme, accessoire, remarque Jean-Louis Chenin. Pas du tout ! C’est de l’alliance harmonieuse des deux que dépendra la réussite d’une intervention. » Un discours brillant sur le papier peut très mal passer à l’oral. « Les faits ne parlent pas d’eux-mêmes à l’oral !, insiste le coach. Il est indispensable de mettre ses idées en scène pour qu’elles aient le maximum d’impact sur l’auditoire. » Tout cela nécessite bien sûr un gros travail en amont. Travail sur le fond du discours, puis répétition de son intervention pour maîtriser la forme et verrouillage de l’environnement matériel : ce sont les trois clés d’une intervention réussie.
2. Posez-vous les bonnes questions
Que vous vous exprimiez devant un congrès de 400 personnes ou le jury d’un appel d’offres, commencez par vous poser les bonnes questions. Premièrement : « À qui je m’adresse ? ». Quel est l’état d’esprit du public, quelles sont ses attentes, ses motivations, ses craintes, son niveau d’information ? Deuxièmement : « Quel est l’objectif de mon intervention ? » (ex. : motiver des commerciaux ; vendre mon projet à la DG…). C’est important que ce soit clair pour vous. Troisièmement : « Quelle est ma stratégie pour atteindre mon objectif ? » Sur quels leviers vais-je agir ? (ex. : goût du défi des commerciaux, désir de croissance interne du DG…). C’est capital pour trouver les arguments qui vont percuter. Les réponses à ses questions vont vous permettre de construire votre discours. Qui doit respecter deux impératifs : concision et pédagogie.
3. Soyez concis...
« Pour parler trois quart d’heure, il faut un talent fou et un contenu passionnant ! Un discours de 20 minutes percutant et structuré, c’est déjà du beau travail », juge Thierry Destrez, coach en communication orale et directeur de la société Avant-Scène. La concision, c’est l’assurance de ne pas ennuyer votre auditoire. D’autant que tous les spécialistes de la communication l’affirment : le public ne retient jamais plus de deux ou trois messages dans un exposé. Soyez donc bien clair sur vos idées forces et concentrez vous là-dessus. « Avant, je construisais mes discours comme une dissertation scolaire, en présentant longuement mon sujet, se souvient Françoise Berthon. Désormais, je vais droit au but pour capter l’attention de l’auditoire. » La concision vaut aussi pour vos supports. « Divisez le nombre de vos slides par cinq, ose Jean-Louis Chenin. Les transparents doivent servir de support à une démonstration, pas l’inverse. »
4. ...Et pédagogue
Autre condition de réussite : se mettre à la portée de son public. Cela suppose d’abord d’illustrer ses idées. « Pas d’idée sans exemple et pas d’exemple sans idée, rappelle Jean-Louis Chenin. Parce que c’est à partir de l’image qu’on accède au concept. » « Trop d’orateurs restent centrés sur eux, déplore Thierry Destrez. Il faut au contraire se mettre à la portée du public avec un vocabulaire adapté (pas de jargon si le public ne connaît pas le sujet) et des exemples qui lui ‘parlent’. » Socrate disait déjà : « Quand je parle à un forgeron, je lui raconte des histoires de forgeron. »
5. Ne rédigez pas votre intervention
« On ‘’passe’’ mal quand on lit un texte, le visage plongé ses feuilles sans regarder le public, prévient Thierry Destrez. Préférez une petite fiche synthétique, fil conducteur de l’exposé, qui vous servira de filet de sécurité en cas de trou. »
6. Regardez votre public
Vous maîtrisez le fond ? Il s’agit maintenant de le faire passer à votre public. Pour cela, gardez en tête qu’un auditoire est par nature passif. C’est à vous de créer la relation avec lui, « de le faire passer sur On » comme le résume le consultant et conférencier Francis Kaufmann. Et cela dépend en grande partie de votre engagement physique. « Pour impliquer votre public, il faut faire naître chez lui le sentiment que vous vous adressez vraiment à lui. Le corps est l’outil qui fait passer cette énergie », analyse Jean-Jacques Lapierre. Position du corps et dans l’espace, expression du visage : tout compte.
Mais ce qui est essentiel, c’est le regard. « On tient une salle avec les yeux !, estime Francis Kaufmann. Je pense en permanence à porter un regard circulaire sur l’ensemble de l’assistance. J’essaie de ne pas oublier de bien regarder aussi les personnes tout à gauche, une partie où le regard ne va pas naturellement. » Le contact visuel avec la salle permet aussi de rectifier le tir si nécessaire. « Quand je vois que ça ne ‘passe’ pas, je change ma façon de faire, poursuit le conférencier : phrases plus courtes, plus de silences. Et je n’hésite pas à sortir de mon exposé pour interpeller les participants et regagner leur attention. »
7. Modulez votre voix
Capital pour gagner l’auditoire : la voix. « On ne parle jamais assez fort !, remarque Jean-Jacques Lapierre. Car votre perception du volume de votre voix est toujours exagérée par rapport à ce que reçoit le public. » (En clair, vous avez l’impression d’hurler alors qu’on vous entend juste bien.) « Parler plus fort oblige enfin à mettre plus d’expressivité – vecteur de conviction – dans la voix !, poursuit le coach. Impossible de tenir un discours monocorde quand on parle fort. » D’autant qu’il n’est pas nécessaire de crier pour se faire entendre. « Il suffit de bien se placer – épaules relâchées, buste droit, cage thoracique ouverte – et de respirer en gonflant son ventre, décrit Mme Brouillard de Vreese, avocate. La voix porte alors sans effort physique, on se sent plus à l’aise et on capte mieux l’attention de son interlocuteur ! »
Le volume n’est pas tout dans la voix. « Articulation (à soigner), débit (on parle toujours trop vite), modulation (quels mots vais-je mettre en valeur et où vais-je ménager des silences ?) : tout cela contribue à retenir l’attention du public », énumère Jean-Jacques Lapierre.
8. Osez les silences
« Un silence attire l’attention du public, explique Francis Kaufmann. Il lui permet d’intégrer ce que l’on vient de dire et donne du relief aux mots qui vont suivre. » « S’imposer des silences est une excellente façon de chasser nos tics verbaux (heu… c’est-à-dire… donc….), destinés justement à meubler des silences synonymes d’échec dans notre passé d’écolier », pointe Thierry Destrez.
9. Mettez-vous en avant
La position dans l’espace compte aussi. Ne vous cachez pas près du pilier ou derrière le rétroprojecteur. Mettez vous au centre de la scène, car c’est vous la vedette ! C’est justement ce qui vous effraie ? Au contraire : plus vous vous mettrez en avant, plus vous capterez l’attention du public… et plus vous vous sentirez à l’aise. « J’aime parler debout et m’avancer vers l’auditoire témoigne Françoise Berthon. Je me sens plus proche des gens. Le public apprécie justement qu’on aille à sa rencontre. »
S’investir dans son discours est la condition sine qua non de réussite. Philippe Jullien en a fait l’expérience. Habitué aux prises de parole en public, ce responsable des achats sentait qu’il ne captait pas bien l’attention de ses interlocuteurs, sans comprendre pourquoi. Un travail avec un coach lui a permis de prendre conscience qu’il devait s’engager davantage lors de ses interventions. « Par le regard, par la force de la voix… Il s’agit d’être présent auprès du public si l’on veut être écouté. Désormais, j’essaie de donner le meilleur de moi-même. On ne peut pas y aller à moitié. On donne de l’énergie… Mais je constate que c’est en se donnant ainsi qu’on gagne confiance en soi. » Et qu’on trouve du plaisir à l’exercice.
10. Cachez vos slides
Pour demeurer au centre de l’attention, n’oubliez pas de masquer vos slides quand vous parlez. Un réflexe adopté par Francis Kaufmann : « On ne tient pas la concurrence face à l’image », admet-il.
11. Souriez
Dernier élément : souriez ! « Sourire m’aide, poursuit Françoise Berthon. C’est une façon pour moi de montrer que je suis contente d’être là et de m’exprimer devant le public. Cela me met dans un état d’esprit positif qui m’aide à endosser mon rôle d’orateur. »
12. Vérifiez votre matériel une dernière fois
Cela semble une évidence mais mieux vaut le rappeler quand même : verrouillez les moindres détails avant votre prestation ! Assurez vous que tout fonctionne (PC, micro, vidéoprojecteur, rétroprojecteur), que le paper board est vierge et que les feutres ne sont pas secs, qu’il y a suffisamment de chaises, qu’il ne fait ni trop chaud ni trop froid… Si c’est possible, répétez votre discours dans la salle. Repérer les lieux et vous imaginer parlant dans cet environnement est aussi une façon de vous préparer mentalement à ce qui vous attend. Vous avez tout à y gagner.
PAUL-ANTOINE BISGAMBIGLIA | Mise à jour le 28/04/2010