Gagnez de l'argent avec votre site

Didier Forray, Micro Hebdo (n° 510), le 07/02/2008

Pour commencer petit rappels :

Qu'est-ce que c'est ?

HTML (Hyper Text Markup Language)
Langage de programmation utilisé pour créer des documents hypertextes et construire des pages Web. Le HTML utilise une liste déterminée de balises qui décrivent la structure d'un texte (caractères, couleurs) ou l'emplacement d'éléments incorporés à la page (photos, graphiques, etc. ). De nombreux logiciels et services Internet (comme les services de blog) permettent de créer des pages HTML sans connaître un seul mot de ce langage.
PHP (Hypertext Processor)
Langage de programmation utilisé principalement pour créer des pages Web dynamiques. Le code PHP permet à un serveur Web de créer des pages Web à la volée, quand l'internaute se connecte sur le site. Utilisé en association avec une base de données, PHP permet d'ajouter beaucoup d'éléments interactifs dans un site : reconnaissance des login et mots de passe des utilisateurs, forums, etc.


Ne vous bercez pas de douces illusions : les sites personnels n'ont pas tous les mêmes chances de pouvoir être rentabilisés. Mais, pour peu que le contenu et la réalisation soient au rendez-vous, votre site peut, en respectant quelques règles, générer régulièrement un petit pécule.

Qui peut gagner de l'argent sur la Toile ?

D'abord, votre site doit proposer une information recherchée sur le Web, tant par les internautes que par les annonceurs. Un site proposant un contenu important et original sur les jeux vidéo, l'automobile ou le cinéma marque, par exemple, un bon début. En revanche, le site personnel de la famille Durand qui s'adresse uniquement à la famille et aux amis restera forcément très confidentiel, donc impossible à rentabiliser.
Mais surtout, votre site doit représenter un potentiel auprès d'éventuels annonceurs. Exemple : un site sur les voyages intéressera de nombreuses agences de voyage en ligne, alors qu'un site trop pointu sur les collectionneurs de lampes à pétrole aura bien du mal à trouver des annonceurs et donc des sources de revenus...
Votre site doit également disposer d'un trafic conséquent. En dessous de 3 000 visiteurs uniques par mois, il ne faudra pas compter gagner quelques euros. Si votre site ne dépasse pas la barre des 100 visiteurs par jour, n'allez pas plus loin et travaillez le référencement. Dans l'idéal, votre site doit sortir en première page de Google pour le thème correspondant (« chat siamois », « études à l'étranger » ou « conseils de jardinage ») ou au moins disposer de nombreux liens sur des sites faisant eux-mêmes référence.

Ne comptez pas gagner de l'argent avec un blog hébergé sur une plate-forme de blogs (Blogger, Skyblog...). Même chose avec un espace personnel sur les sites communautaires comme Facebook ou MySpace et autres sites de partage de photos à la mode Flickr. Ces services ne vous permettent pas de gérer vos publicités. Vous devez disposer de votre propre site à part, et donc acheter votre nom de domaine et payer votre hébergement. La règle est simple : maîtriser 100 % de tout ce qui s'affiche sur vos pages !

Les aptitudes requises

Pour gagner de l'argent avec votre site, il ne faudra pas rechigner à mettre les mains dans le cambouis. En d'autres termes, vous devez absolument maîtriser quelques facettes techniques : vous devez être capable de modifier le code HTML ou PHP d'une page avec un logiciel spécialisé. Cela sera nécessaire pour ajouter les codes des bannières publicitaires.

Si vous avez réalisé votre site avec un éditeur automatique et que vous n'avez aucune notion de HTML ou de PHP, il va quand même falloir vous y mettre. De même, vous devez maîtriser et connaître par coeur les statistiques de votre site : quel est le trafic, quelles sont les pages les plus lues, combien de temps restent les internautes, quelles sont les pages d'entrée... Cela exige de maîtriser les outils de statistiques et de « tagger » ses pages. Un travail long et fastidieux mais qui est indispensable !
Enfin, vous devez être capable d'accorder du temps à votre site. Si les premiers revenus publicitaires donnent parfois l'impression de gagner de l'argent en dormant, il vous faudra passer de nombreuses heures à modifier et à optimiser votre site.
L'indispensable phase de préparation

Avant de mettre en place les outils qui vous permettront de rentabiliser votre site, commencez par faire un état des lieux. Veillez à ce que votre site fonctionne parfaitement. Parcourez toutes les pages et mettez-vous en chasse de la page d'erreur, de la photo qui ne s'affiche pas, du lien mort et des éventuelles fautes d'orthographe. Soignez la présentation car, pour soumettre votre site à des régies publicitaires, et donc à des annonceurs, votre site doit être irréprochable. Aucun annonceur n'acceptera en effet de voir son nom associé à un site rempli de fautes d'orthographe et de liens cassés.

Vous devez également cerner avec précision le profil type de vos visiteurs et savoir répondre à cette question : quelles sont les personnes qui visitent mon site ? Cela aura une importance capitale pour la suite. Exemple : s'il apparaît que votre site de photos de Paris est uniquement consulté par des Belges, des Suisses ou des Québécois, il sera inutile de vouloir placer des publicités pour des offres accessibles par les seuls consommateurs français.

Sur une feuille de papier, dessinez un plan de votre site avec ses différentes pages et rapprochez ce schéma de vos statistiques. Cela vous permettra d'identifier les pages sur lesquelles faire porter vos efforts. Cela est primordial pour le choix et le placement des sources de revenus.

Quelles sont les sources de revenus sur Internet ?

Il existe trois grands moyens de gagner de l'argent sur Internet : la formule la plus répandue, car c'est celle qui procure les profits les plus immédiats, c'est l'affichage de publicité sur votre site. Elle se divise en deux familles : les bannières publicitaires et les liens sponsorisés, popularisés par Google ; vous pouvez ensuite également engranger des commissions sur des ventes ou « affiliation » . Le principe consiste à placer une publicité pour un annonceur, par exemple une librairie en ligne ou un voyagiste, qui verse une commission à chaque fois qu'une vente est générée via votre site ; enfin, vous pouvez recourir au micropaiement, en protégeant l'accès d'une partie du contenu du site (photos, vidéos...) par un mot de passe que l'internaute peut récupérer en composant un numéro de téléphone surtaxé. Vous recevrez alors une commission sur les appels téléphoniques.

L'idéal est évidemment de trouver l'alchimie la plus rentable. Les bannières publicitaires et les liens sponsorisés sont incontournables. L'affiliation doit être mise en avant si votre site offre un contenu spécialisé ou s'il touche une communauté. Ainsi, si votre site se veut exhaustif sur la Formule 1 ou le jazz, placez des liens vers des livres sur l'automobile dans le premier cas, et des CD de jazz dans le second. Quant au micropaiement, c'est une option viable si votre site offre un contenu à valeur ajoutée introuvable ailleurs. Exemple : votre site touche des passionnés de cinéma et vous leur proposez chaque semaine des quiz de votre composition. Vous pouvez tout à fait en protéger quelques-uns en utilisant, par exemple, les services d'Allopass ( www.allopass.com ). Reste que cette source de revenus se heurte à l'envie du « tout gratuit » des internautes.

Comment ça marche ?

Première étape : soumettre votre candidature à une régie publicitaire. Parmi les principales, on trouve Adverline ( www.adverline.com ), Comclick ( www.comclick.com ), PromoBenef ( www.promobenef.com ) ou ValueClick ( www.valueclick.fr ).
Vous devrez notamment détailler la cible de votre site et son audience. Ensuite, votre site sera évalué par la régie, qui acceptera ou non de l'intégrer dans son réseau. Une fois admis, vous serez alors invité à placer un petit module (un « script » ) dans le code HMTL ou PHP de vos pages. C'est lui qui permettra l'affichage des bannières.
La rétribution fonctionne selon deux formules : le CPM (coût pour mille) et le CPC (coût par clic). Avec une campagne de publicité au CPM, vous serez payé aux alentours d'un euro pour 1 000 publicités affichées sur votre site. Avec le CPC, vous recevrez environ de 5 à 10 centimes à chaque clic sur la bannière.
A côté des bannières traditionnelles, les liens sponsorisés ont le vent en poupe. Initiées par Google, ces annonces textuelles s'affichent en fonction du contenu de vos pages ( www.google.com/adsense ). Là aussi, vous devez faire acte de candidature puis, si votre site est retenu, placer des scripts dans vos pages. La rémunération se fait uniquement au CPC.

L'affiliation, comment ça marche ?

Contactez une « plate-forme d'affiliation ». Quelques noms incontournables : Effiliation ( www.effiliation.com ), Affilinet (ex-CibleClick, www.affili.net ), NetAffiliation ( www.netaffiliation.com ), TradeDoubler ( www.tradedoubler.fr ) ou Wipub ( www.wipub.com ).
Le principe est le même que pour les régies publicitaires : votre site sera analysé avant d'être accepté. Si votre candidature est retenue, vous accéderez à un moteur de recherche regroupant tous les annonceurs. Généralement, il existe un second niveau d'admission : votre site devra avoir été validé par l'annonceur lui-même.
Sélectionnez ensuite le ou les programmes qui s'adaptent le mieux à la cible de votre site et recopiez le « script » dans le code de votre page. Ainsi, l'annonceur sera prévenu dès qu'une vente aura été provoquée par votre site. Tout est donc une question de confiance. Les commissions, elles, sont très diverses en fonction du secteur : 10 euros pour un billet d'avion réservé via votre site, de 3 % à 7 % pour un logiciel, 15 % pour un parfum...

L'affiliation directe est également possible. La Fnac, Amazon ou encore Alapage proposent, par exemple, leur propre programme d'affiliation.
Il ne vous restera plus qu'à affiner le placement des différentes publicités puis, une fois le tiroir-caisse lancé, réussir à déclarer vos revenus. A suivre.

En ce qui concerne le site

Choisir un hébergeur gratuit pour son site

Fuyez les hébergements gratuits : déposez votre nom de domaine et hébergez votre site sur un serveur payant. Il vous en coûtera une dizaine d'euros par an mais votre site gagnera en efficacité et, surtout, vous n'aurez pas à supporter de publicité imposée.

Utiliser des services gratuits envahissants

Oubliez les services gratuits affichant de la publicité : délaissez les compteurs de visiteurs (tel Weborama) ou les hit-parades et autres classements de sites qui affichent de la publicité sur votre site.

Investir plus qu'il ne faut

S'il faut réserver son propre nom de domaine et son hébergement, il faut aussi être raisonnable en matière d'investissement. Ne réservez pas dix noms de domaine et un hébergement cher et surdimensionné pour votre site. Vous risqueriez de perdre tous vos éventuels bénéfices. Commencez petit, puis, si cela marche, réinvestissez vos gains pour grandir !

Se précipiter

L'erreur classique consiste à vouloir rentabiliser son site tout de suite sans regarder ce qui ne va pas, sans comprendre le comportement des internautes sur le site. Mieux vaut parfois perdre un ou deux mois pour affiner les statistiques de fréquentation ou améliorer la présentation, le contenu et le référencement que de se lancer tête baissée !
En ce qui concerne la publicité

Multiplier les annonceurs et les régies publicitaires

Sur Internet, la fidélité paie ! Mieux vaut s'inscrire auprès d'une seule régie et quelques annonceurs plutôt que d'afficher les publicités de régies ou d'annonceurs concurrents. La plupart placent une barre minimale au-dessus de laquelle vos commissions seront payées (de 50 à 100 euros). N'éparpillez pas vos revenus sous peine de ne jamais pouvoir les débloquer !

Choisir des annonceurs peu connus

Privilégiez les marques et les sociétés bien établies, dont le sérieux est reconnu et qui inspirent confiance. Les internautes préférant acheter sur un site ayant pignon sur rue que sur un site obscur ou trop récent, vos futures commissions en dépendent !
Afficher de l'affiliation en provenance de sites étrangers
Certaines boutiques en ligne, américaines notamment, vous permettent de vous inscrire en tant qu'affilié. Prudence, car la rentabilité est rarement au rendez-vous. D'abord parce que pour les CD, livres ou objets, vos visiteurs devront parfois payer des frais de port astronomiques qui feront échouer la vente. Ensuite, parce que si les ventes sont faibles, les frais bancaires viendront grever les gains : selon les banques, il faut compter environ 15 euros pour déposer un chèque libellé en dollars sur un compte en euros !

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Jean-Philippe M., webmaster d'un site personnel sportif : "je m'occupe épisodiquement de mon site mais, comme il fait référence en la matière et qu'il est bien positionné dans Google, je perçois des revenus qui grossissent d'année en année, dépassant 1 000 euros par mois... "